5 novembre 2019 à 21:14

Luc Steins, à la vitesse de l'éclair

Fraîchement élu joueur du mois d’octobre, Luc Steins crève l’écran depuis le début de saison, sous les couleurs de Toulouse. Malgré un gabarit modeste, le demi-centre néerlandais a su miser sur sa vitesse pour gravir les échelons.

"Tu devrais t’entraîner sur l’aile, tu ne pourras pas jouer longtemps à ce poste." Comme bien des demi-centres de gabarit modeste, Luc Steins n’a pas échappé à l’injonction. Trop petit. Deux mots qui résonnent encore dans le crâne du jeune néerlandais, 1,73m sous la toise. "On me l’a pas mal dit oui, confirme celui qui ne se résoudra jamais à migrer sur l’aile. Bien sûr qu’avec ma taille, c’est plus compliqué de tirer de loin ou de défendre. Mais j’ai toujours essayé d’utiliser ma vitesse face aux grands joueurs. C’est bien aussi d’avoir des petits pour jouer un autre jeu." A l’image de Kiel, avec Miha Zarabec, ou le Vardar Skopje, avec Stas Skube, c’est le choix que Toulouse a fait, cet été.

"Le discours de Philippe Gardent et Danijel Andjelkovic m’a convaincu tout de suite. Je pense que le projet de jeu est vraiment intéressant. C’est comme cela que j’aime jouer", sourit le patron du jeu du Fenix, qui a notamment balayé Nantes, juste avant la trêve (26-34). "Il s'est vite intégré et a tout de suite pris ses responsabilités, détaille Pierrick Chelle, son capitaine. C'est un gros bosseur, mais toujours avec le sourire. Bref, c'est quelqu'un d'attachant." Elu joueur du mois d’octobre, le joueur de 24 ans présente une feuille de stats quasi-irréelle pour un arrière (32 sur… 34 aux tirs depuis le début de saison) s’épanouit pleinement dans la Ville Rose, où il peut faire valoir des qualités de vitesse et de vision du jeu qu’il cultive depuis la plus tendre enfance.

Natif de Voerendaal, dans la province de Limbourg, dans le Sud-Est des Pays-Bas, le jeune Luc baigne bien vite dans le petit monde de la balle qui colle. "Il a toujours été mon compagnon de route, confirme Ivo, son grand frère, de deux ans et demi son aîné. J’étais plus vieux, plus grand et plus fort, mais il a toujours réussi à se mettre au niveau. Et le problème, c’est que lorsqu’il faisait une connerie, c’était toujours très difficile pour moi de l’attraper. C’est peut-être grâce à moi qu’il est si rapide ! (rires)" Une enfance en duo, qui emmène le jeune demi-centre jusqu’à la « franchise » des Lions, née d’une fusion des trois clubs de la province. Au sein du meilleur club du pays, il goûte même à la phase de groupes de la Coupe EHF, en 2015/2016, durant laquelle il croise d'ailleurs la route de Nantes. 

Luc et son frère, Ivo. (DR) Luc et son frère, Ivo. (DR)

Un Euro historique en janvier prochain

A la fin de la saison, et s’il n’a alors que 21 ans, il sent qu’il doit passer un cap, et franchir les frontières bataves. "Je venais de finir mes études, et j’ai reçu une offre d’essai de Massy, qui évoluait en Proligue, se souvient le jeune homme. L’essai m’a plu, et j’ai décidé de commencer l’aventure là-bas." Malgré la barrière de la langue, le petit bonhomme appose vite sa patte sur le jeu massicois. "Il a été timide un temps, mais dès qu’il mettait le pied sur le terrain, on sentait un vrai leader, quelqu’un qui était là pour gagner, souligne Antoine Conta, son ancien coéquipier. Sur la langue, il a vite appris, même s’il a longtemps gardé un petit accent. Pour les annonces et notamment son fameux "yago schtoufen", certains anciens n’hésitaient pas à le taquiner." Une bonne ambiance qui va marquer Luc Steins. 

Crédit: Handbalheren Oranje Crédit: Handbalheren Oranje

"Jouer avec des copains comme ça, c’était vraiment top", reconnaît celui qui va rafler le titre de MVP de la Proligue, avant de partir vers Tremblay, dans les bagages de Benjamin Braux. S’en suivent deux saisons plus neutres, durant lesquelles le joueur estime avoir "beaucoup appris, auprès de joueurs d’expérience". Dans le même temps, le petit demi-centre est un acteur majeur de la qualification historique des Pays-Bas pour l’Euro 2020, une grand première pour l'autre pays du fromage. "C’est une super expérience pour nous, ça peut nous permettre d’augmenter la popularité de ce sport et de nous rapprocher des filles", estime-t-il. En effet, à l’instar du football aux Etats-Unis, le handball est en effet bien plus populaire chez les jeunes néerlandaises que chez les jeunes néerlandais. 

"Elles viennent de décrocher la médaille de bronze au dernier Euro, en France. Elles sont bien plus populaires que nous, mais c’est normal, vu leur palmarès. Alors, même si on a un groupe difficile (avec l’Allemagne et l’Espagne notamment, ndlr), à nous de faire du mieux possible pour faire évoluer les choses", estime le Toulousain, pas impressionné par la hauteur de cette nouvelle montagne à gravir. Il faut dire qu’en bon fan de Tom Dumoulin, Luc Steins a déjà gravi quelques cols mythiques des Alpes, du Galibier à la Croix de Fer, en passant par l’Alpe d’Huez, avant de s’attaquer au Tourmalet et autres délices pyrénéens cet été. Les seuls endroits où il est contraint de lever le pied niveau vitesse

Commentaires

Staff
Ronan Morvan
Ronan Morvan 6 novembre 2019 08:51

Cyril ça doit être un modele pour toi...

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